Net rebond de la consommation des ménages en septembre - 01/11/2010

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La consommation des ménages français a rebondi au troisième trimestre, prouvant une fois de plus la résistance de ce moteur de la croissance, mais les grèves, la rechute attendue des ventes automobiles et la persistance du chômage font craindre une fin d'année plus difficile.

Les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés sont reparties à la hausse en septembre, de 1,5%, effaçant leur recul d'août (-1,6%), grâce à un net rebond des ventes automobiles, a annoncé mercredi l'Insee. Entre juin et septembre, la consommation a augmenté de 1,2% après s'être repliée pendant la première moitié de l'année. Ce rebond est, lui, dû notamment à une progression trimestrielle « record » des dépenses d'articles en cuir et textile, relève l'Insee. « Voilà un chiffre encourageant » qui « permet de terminer le troisième trimestre sur une note positive », note l'économiste Alexander Law, du cabinet Xerfi, saluant « la résistance » de la consommation, principal moteur de la croissance en France.

Les chiffres de la croissance au troisième trimestre doivent être publiés le 12 novembre par l'Insee, qui table sur une progression de 0,4%. Cela devrait suffire pour permettre au gouvernement de réaliser sa prévision de croissance de 1,5% sur l'ensemble de 2010. « L'amélioration de la situation de l'emploi depuis le début de l'année devrait continuer à bénéficier au pouvoir d'achat et à la consommation aux troisième et quatrième trimestres », assure ainsi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, ce qui « constitue à son tour un facteur favorable à l'activité en fin d'année ».
Les achats de biens d'équipement du logement « moribonds »

Toutefois, l'embellie de septembre est presque exclusivement due aux biens durables, pour lesquels les dépenses ont augmenté de 4,6%. Et parmi ces biens durables, c'est essentiellement l'automobile, « qui enraye sa baisse avec une hausse spectaculaire des ventes de 11,2% en septembre », qui dope la consommation, souligne Alexander Law. Les autres postes, comme les achats de biens d'équipement du logement, sont « moribonds », constate Marc Touati (Global Equities). Or les ventes d'automobiles, jusque-là en chute depuis le début de l'année, ne devraient pas rester aussi dynamiques.

Selon Victoire Dumaine Martin, de Natixis, « les ménages ont voulu profiter de ce qui reste de la prime à la casse avant qu'elle ne disparaisse totalement en janvier 2011, ainsi que des promotions supplémentaires des constructeurs qui ont beaucoup communiqué depuis la fin de l'été ». « L'automobile devrait retomber dans le rouge en octobre, d'autant que les mouvements sociaux » et la pénurie de carburant « auront perturbé l'activité », souligne Alexander Law. Marc Touati voit là « le bémol principal de l'économie française: elle demeure artificiellement soutenue par les nombreuses aides publiques », ce qui ne permet pas pour autant à la consommation des ménages de retrouver sa splendeur d'avant la crise.

Les économistes de Natixis prévoient donc toujours, pour la fin de l'année, « un ralentissement progressif de la consommation privée » en raison de l'austérité budgétaire et de la « détérioration en cours du marché du travail », qui vont peser sur les revenus. D'autant que le nombre de demandeurs d'emplois a de nouveau augmenté en septembre.

Finalement, résume Nicolas Bouzou (Asterès), le problème de la France est que, « dans un pays en perte rampante de compétitivité », « qui perd des parts de marché à l'export », « le dynamisme de la demande intérieure a de moins en moins de prise sur la croissance économique ».
LES ECHOS (SOURCE AFP)